À l’âge de 95 ans, l’ancien ministre de la justice et ardent défenseur des droits humains décède, dans la nuit du vendredi 9 février 2024.

Il consacre une grande partie de sa vie à lutter contre la peine de mort qu’il obtient en 1981. En tant que Garde des Sceaux, il œuvra sans relâche pour la réforme du système judiciaire, la réinsertion des détenus et l’amélioration des droits des victimes d’accident de la circulation. Robert Badinter avait porté avec la députée Gisèle Halimi la loi qui abolit en 1982 les discriminations homophobes dans le droit français. Il parvient la même année à faire supprimer les juridictions d’exception comme la Cour de sûreté de l’État et les tribunaux des Forces Armées en temps de paix. Sa présidence au Conseil constitutionnel fut également marqué de son engagement pour la justice, oeuvrant discrètement pour la mise en place de la QPC (question prioritaire de constitutionnalité).

Sur la scène internationale, sa participation à la Commission d’arbitrage pour la paix en Yougoslavie et son rôle de président de la Cour européenne de conciliation et d’arbitrage démontrent son engagement pour la paix et la justice internationale.

Homme de combats, d’action autant que de parole, guidé par une volonté et une ténacité sans faille, Robert Badinter aura œuvré inlassablement pour une justice plus humaine et une société plus libre, marchant décidé et toujours droit sur les traces des Lumières.